En Suisse, près de 15% des coûts de la santé proviendraient de soins sans réelle utilité médicale. Dans un article de la Tribune de Genève, quatre médecins romands alertent : examens répétés, mauvaise adhésion aux traitements, surprescription d’antibiotiques ou encore « médecine de la peur » génèrent des dépenses colossales – et souvent évitables.
Alors que les primes d’assurance maladie augmenteront à nouveau en 2026, l’article de la Tribune de Genève met en lumière des pratiques quotidiennes qui alourdissent inutilement la facture de la santé :
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Les examens réalisés à double : Myriam Ingle, coprésidente de l’Association vaudoise des médecins de famille, rappelle que les redondances (prises de sang, imageries, analyses) entre hôpital, spécialiste et médecin traitant gonflent les coûts. Une meilleure communication et un dossier électronique du patient plus efficient pourraient limiter ces doublons.
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Le manque d’adhésion aux traitements : Idris Guessous, médecin-chef aux HUG, souligne qu’un patient chronique qui suit correctement sa prescription coûte quatre fois moins qu’un patient qui l’interrompt. Des solutions technologiques (rappels, pochettes de doses personnalisées, chatbots éducatifs) sont déjà testées pour améliorer l’observance.
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La surprescription d’antibiotiques : Pour Valérie D’Acremont, infectiologue à Unisanté, des radiographies inutiles et une prudence excessive conduisent trop souvent à prescrire des antibiotiques à tort. Résultat : des résistances en hausse, des traitements plus chers et une menace pour tout le système médical.
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La « médecine de la peur » : Simon Fluri, pédiatre en Valais, décrit la pression croissante des patients et parents influencés par les réseaux sociaux. Par crainte de passer à côté d’un diagnostic rare, certains médecins multiplient les examens, au risque de générer une fausse sécurité et des coûts évitables.
Selon Nicolas Rodondi, président de l’association Smarter Medicine – Choosing Wisely Switzerland, ces exemples illustrent ce que l’on appelle les « soins de basse valeur » : des pratiques qui n’apportent pas de bénéfice réel aux patients. L’OFSP estime qu’ils représentent 15% des coûts du système.
👉 Lire l’article complet sur le site de la Tribune de Genève : Radios en trop et pilules oubliées coûtent des milliards